mardi 29 avril 2008

Journée bien chargée

Grosse journée aujourd'hui, mais qui, avec le retour du soleil, s'est plutôt bien déroulée. Outre les cours dispensés devant des élèves plus ou moins intéressés selon les heures de la journée, il a fallu gérer beaucoup d'autres choses : finaliser l'organisation du brevet blanc qui a lieu la semaine prochaine, faire face aux angoisses de certains parents quant à l'orientation de leur progéniture l'an prochain, prendre le temps de recevoir les élèves qui se tiennent absolument à organiser une sortie de fin d'année (nous ne sommes que fin avril !!!) et, pour couronner le tout, tenter de prêter une oreille attentive aux plaintes et jérémiades de quelques collègues passant devant mon bureau. A ce propos, je vais bientôt croire que mon bureau est la réplique du mur des Lamentations !!!
Outre tout cela, nous avions convoqué pour ce mardi un conseil de discipline. Ce genre d'événement est, pour moi, l'un des moins plaisants de mon métier. Présidé par le chef d'établissement, il est composé de plusieurs professeurs, du responsable de niveau, d'un élève délégué, d'un parents correspondant et, bien sûr, de l'élève concerné accompagné de ses parents. On est souvent tenté d'assimiler ces conseils à un jugement devant un tribunal ce qui n'est pas du tout le cas dans notre collège. Nous avons pris, ce soir, plus d'une heure pour chercher à comprendre pourquoi cet élève était en échec aussi bien sur le plan scolaire que sur le plan de son attitude face aux professeurs. Si dans un premier temps nous l'avons mis face à la réalité des choses, nous n'avons pas cherché à le condamner d'office. Le plus difficile est de constater à cette occasion la détresse et le malaise des parents. Ce soir, ces derniers étaient d'ailleurs beaucoup plus angoissés que leur cher bambin. Une fois cet échange fini, nous avons demandé à l'enfant et ses parents de sortir de la salle afin que nous puissions prendre une décision. Après une grosse demi-heure de tergiversations, nous avons finalement décidé que cet élève serait renvoyé définitivement avec sursis. A un mois et demi de la fin des cours, cela aurait été dommage et très périlleux pour cet élève d'être renvoyé. Qu'allait-il faire ensuite ? Cela aurait-il été bénéfique pour son orientation future ? certainement pas ! C'est pourquoi nous avons convenu de lui laisser une dernière chance. Mais au moindre faux pas, nous serions contrains de le renvoyer.
Bref, ce conseil fut un moment éprouvant car c'est à cette occasion notamment que nous pouvons ressentir tout le poids qui pèse sur nous épaules d'enseignants et d'éducateurs. Une décision un peu trop hâtive voire irréfléchie peut changer la destinée d'un élève. C'est là aussi que l'on s'aperçoit que notre rôle n'est pas seulement de transmettre des savoirs. Je reviendrai d'ailleurs, dans un prochain article, sur ce rôle de transmission comme me l'a suggéré Océania...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est sûr que les conséquences peuvent être redoutable mais que faire... et s'il à moins de 16 ans c'est encore plus compliqué, je suppose..

Tef69 a dit…

L'âge a, en effet, été un facteur important dans notre décision. Une collègue est venue me dire qu'elle ne l'avais pas reconnu ce matin tant on attitude avait changé. Gageons que cela dure...