mercredi 29 octobre 2008

Interruption de service...

En vacances ; pas d'articles pendant une dizaine de jours. Je vous conseille la prose prolifique de Calyste en cliquant sur le nom précédemment cité. Bonne lecture !

mercredi 22 octobre 2008

Constat d'échec...

Comme chaque année, de nouveau élèves arrivent en 3ème. Cette année, nous ne dérogeons pas à la règle. Nous avons accueilli sur le niveau environ une dizaine d'élèves venus chez nous pour diverses raisons.
Parmi eux, un jeune homme dont les antécédents scolaires laissaient présager quelques soucis. C'est pourquoi son inscription a été prise à l'essai jusqu'aux vacances de Toussaint. D'une manière générale, lorsqu'un élève se sent en sursis, il se tient à carreau et tente de faire le maximum pour ne pas se faire remarquer.
Et bien ce fut tout le contraire. Dès la deuxième semaine de cours, certains collègues vinrent m'alerter du comportement de notre nouvelle recrue : pas de matériel, aucun devoir fait, perturbateur en classe. Les mots de mécontentement commencèrent donc à s'accumuler sur le carnet. La semaine dernière, à la veille des conseils de classe, il vint se dénoncer pour avoir fait des tags dans les toilettes. En début de semaine, il fut surpris avec une cigarette dans l'enceinte du collège. Manifestement, la situation empirait de jour en jour.
J'ai donc dû convoquer ses parents en présence du directeur et de son professeur principal. L'entrevue était fixée aujourd'hui à midi. Ayant préparé ce rendez-vous avec mon supérieur hiérarchique, nous avions décidé que nous ne pouvions garder plus longtemps cet élève dans le collège.
Lorsque je vis arriver les parents accompagnés de leur rejeton, je compris que nous n'allions pas passer un moment de plaisir ! Ils étaient plutôt effacés, voire renfermés, conscients de la situation et, ma foi, très désemparés. C'est à moi que revint l'honneur (tu parles d'un honneur !) d'attaquer la discussion ; j'énumérai un à un tous les griefs portés à l'encontre de cet élève. Vint ensuite le tour de son professeur principal (très bavarde mais très pertinente) et, pour finir, pour annoncer la décision finale, le directeur. Les parents n'ont pratiquement rien dit. Cet essai avait été décidé en accord avec eux ; ils ne pouvaient pas remettre en cause notre décision. Ils nous demandèrent seulement des conseils et des adresses d'autres établissements puis décidèrent de partir. J'ai vu, un instant, le moment où ils allaient partir en claquant la porte du bureau. Mais non, ils vinrent nous serrer la main en nous remerciant pour ce que nous avions essayer de faire pour leur fils. Je les ai trouvés très courageux, sachant pertinemment la rancœur qu'ils devaient éprouver à notre encontre.
De notre côté, nous n'étions pas fiers. Annoncer de but en blanc que nous renvoyons un élève est très désagréable, peu importe la faute qu'il ait commise. C'est un constat d'échec pour l'élève, pour sa famille (ce que le père a bien voulu reconnaître à demi-mots) mais aussi pour nous. Cependant, nous savons aussi que notre décision n'a pas été prise à la légère et que la bonne marche de la classe en dépendait....
Aller, plus que deux jours et nous pourrons décompresser !

mardi 21 octobre 2008

Visite d'un archéologue

Ce matin, Robert et moi avions demandé à une archéologue de notre connaissance de venir expliquer à nos élèves en quoi consistait son métier.
Nos classes avaient, en amont, préparé cette visite et notamment un lettre d'invitation. Ils étaient tous impatients de le rencontrer, s'imaginant peut être voir un sosie d'Indiana Jones ou de je ne sais qui. Je pense que sur ce plan là, ils ont dû être quelque peu déçus.
En effet, pas de chapeau, pas de fouet ni de visage buriné par les longues heures passées au soleil à fouiller la terre. Non rien de tout ça ! C'est un homme d'environ quarante ans qui les a accueillis, assez grand, au crane dégarni et portant des lunettes aux branches épaisses. Il a su, comme l'an dernier, intéressé son auditoire même si le vocabulaire employé me semblait un peu complexe pour des enfants de 11 ans. Après avoir expliqué son métier, il a montrer quelques objets retrouvés lors de fouilles puis a répondu aux questions préparées par les élèves. Bref, séance parfaite. Nous en avons profité avec mon cher collègue pour observer cet énergumène. Pas du tout Indiana Jones ! Vous qui connaissez vos classiques, vous vous souvenez certainement de Zaza Napoli, la fameuse égérie de la cage aux folles. Et bien c'est ce à quoi nous avons eu droit ce matin, de manière un peu atténuée tout de même. J'imaginais très bien notre Zaza-archéologue sur un champ de fouille jouant de sa petite balayette et sa truelle....
Malgré cela, si j'en crois les échos remontant de nos élèves, il a su les interessés ce qui était le but essentiel !

vendredi 17 octobre 2008

Semaine chargée et riche en émotions

Comme vous l'aurez constaté, ma présence s'est faite plutôt rare cette semaine. Beaucoup de travail certes mais aussi, comme le dit le titre de cet article, beaucoup d'émotions.

En effet, cette semaine a été consacrée aux premiers conseils de classe de l'année. En fait, ce sont surtout des conseils de professeurs dans la mesure où ni les parents correspondants ni les élèves délégués ne sont présents. L'ambiance s'en trouve donc plus détendue, voire trop détendue.
La parole étant plus libre, tout le monde se lâche et il faut donc gérer les cas les plus extrêmes. Bref, comme d'habitude, ce sont toujours les mêmes collègues qui n'en finissent pas de se plaindre et qui n'émettent que des critiques au lieu d'émettre des remarques constructives. Ils oublient que le but de ces réunions est de parler des élèves et non de leurs états d'âmes. Certains ont même déjà leurs boucs émissaires, ce que je trouve totalement navrant.
Le sentiment que j'ai en faisant le bilan de ces conseils est donc mitigé. Positif quant aux élèves dont j'ai la charge. Beaucoup sont en difficulté mais rien n'est fichu. Il me semble que le but de tout enseignant est de guider les enfants sur la voie de la réussite, peu importe le niveau où il se trouve.
Négatif quant à l'arrogance et le mépris dont font preuve certains collègues... Inutile d'en dire plus.

Semaine riche en émotions aussi à cause de mes chers collègues de Français qui, vous le savez sans doute déjà, ont été inspectés. Pour avoir subi ce genre d'épreuve à trois reprises, je sais quelles angoisses cela peut provoquer. Mais cette inspection ayant été annoncée longtemps à l'avance, R. et E. ont vite fait monté la sauce. Certes, cela nous a saoulé un peu mais surtout, me concernant, ils ont réussi à me refiler leur angoisse. Je ne doutais pas un seul instant de leur valeur en tant qu'enseignant, non. Mais c'est la réputation de l'inspectrice, décrite comme un monstre sanguinaire qui a suscitée cette angoisse. Et finalement, nous avons découvert une dame aux cheveux blancs, charmante et élégante (bien qu'un peu flétrie). C'est donc avec soulagement que j'ai accueilli la fin de cette épreuve, d'autant plus que les rapports d'inspection s'annoncent fort élogieux.

Nous avons donc décompressé cette fin de semaine. Avec ma collègue et amie Hélène, nous nous sommes retrouvés jeudi après-midi pour préparer le sujet du brevet blanc qui aura lieu à la rentrée des vacances de Toussaint. A vrai dire, nous étions peu motivés et avons eu du mal à trouver des sujets à la hauteur de nos exigences. Étant tous les deux assez maniaques, il y avait du boulot. Ceci dit, nous avons quand même eu l'occasion de prendre un fou rire mémorable suite à une réflexion faite par Hélène. En effet, alors que nous étions en train de chercher des questions à propos d'un texte, Hélène suggéra de demander qui en était l'auteur. Cela provoqua alors de ma part d'abord un grand étonnement puis un début de fou rire. Bien sûr, elle ne comprenait pas pourquoi. Elle me dit que les élèves devraient répondre, je cite "l'auteur de ce texte est Manuel Magnard". Et la mon fou rire gagna en intensité. Je lui fis alors remarquer qu'il n'y avait pas d'auteur précis dans la mesure où ce texte était extrait, comme il était précisé en dessous, du manuel Magnard !!! Alors qu'elle se rendait compte de l'énormité de sa réponse, mon fou rire la gagna elle aussi. Cela nous fit beaucoup de bien de rire un peu...

Pour finir la semaine, ce vendredi après-midi m'a quelque peu chamboulé émotionnellement. Non, non, je ne suis pas tombé nez à nez devant un Apollon. Au contraire ! Comme je ne travaille pas le cet après-midi là, j'en profite souvent pour aller faire mes petites courses chez Monsieur Ed. Alors que j'étais en train de farfouiller dans les rayons, une employée me demanda de ne plus bouger. Devant mon air interrogateur, elle me dit alors qu'un homme cagoulé était en train de braquer une caissière avec un revolver. Cet homme a en effet pris la caisse et s'est enfui ensuite par la porte de derrière quelques secondes après que je sois passé devant. Les employés du magasin ont été choqués certes, mais ont été aussi très pros. J'ai donc continué à faire mes courses, ne réalisant pas encore ce qui venait de se passer. En sortant du magasin, une escadrille de gendarmes munis de gilets pare-balles se tenait postée à l'entrée. Il y avait aussi un camion de pompier et un hélicoptère qui tournoyait au-dessus de nous. On se serait cru dans une série policière américaine. N'ayant rien vu, j'ai pu rentré chez moi sans encombres. C'est alors que j'ai vraiment réalisé ce qui venait de se passer et des conséquences que cela avait mal tourné. A l'heure qu'il est, j'en suis encore un peu brassé mais je compte bien sur ce week end pour évacuer tout le stress que cet événement m'a provoqué !

jeudi 9 octobre 2008

Comment perdre son temps...

Lorsque j'étais collégien, l'annonce d'une journée pédagogique provoquait un hourra collectif. Une journée de congés en plus, ça ne se refusait pas.
Aujourd'hui, la situation est totalement inversée. Certes, nous ne faisons pas cours mais nous devons nous coltiner des intervenants, le plus souvent tous aussi barbants les uns que les autres.
Et bien c'est ce à quoi nous avons eu droit durant cette journée.
Le thème était "la mission de professeur principal". Comme de nombreux nouveaux collègues nous ont rejoints cette année, nous avions pensé que ce thème les aiderait, la plupart d'entre eux étant justement professeurs principaux.
Bref, la journée a commencé par un exposé théorique puis nous nous sommes répartis par groupes de travail. Avant de partir chacun dans nos salles respectives, j'avais pris soin de choisir mon harem. Un de mes collègues, jaloux sans doute, a insisté pour venir nous rejoindre... Comme d'habitude, nous avons beaucoup discuté sans aboutir à de véritables conclusions. Et une matinée de perdue !
L'après-midi ne fut guère mieux. Après un repas bruyant passé en compagnie de l'ensemble de nos collègues, nous nous sommes retrouvés pour mettre en commun nos travaux de la matinée. A l'heure où la sieste est de mise, cela fut fatal pour certain. Les tables de la salle étant disposés en U, je me suis amusé à observer mes collègues plutôt que d'écouter ce qui se disait. Si certains papotaient avec leurs voisins ou corrigeaient leurs copies, d'autres, en revanche, n'ont pas pu résister à la fatigue. J'ai donc vu des paupières se fermer (hein Robert !). J'aurais aimé que mon voisin, équipé d'un i-phone, prenne quelques photos mais à chaque fois qu'il allait le faire, les paupières se relevaient.
L'après-midi s'est terminée par d'autres travaux de groupes. Je n'ai pas pu, hélas, choisir mes collègues mais bon, cela s'est plutôt bien passé. Lors de la mise en commun qui a suivi, j'ai dû exposer à tout le monde le résultat de nos cogitations. Cela fut très rapide !
Bilan de cette journée : nous n'avons pas appris grand chose malgré quelques pistes lancées. Comme quoi, être en face d'une classe est mille fois plus passionnant que de se retrouver enfermé pendant une journée avec ses collègues....

mardi 7 octobre 2008


Et non, ce n'est pas un coucher de soleil mais un lever de soleil... Photo prise de notre salle de classe ce matin avec Robert. C'est plutôt sympa. Le plus drôle est que, lorsque j'ai eu l'idée de prendre des photos en arrivant ce matin, j'ai aperçu mon cher collègue qui allait faire de même.
Il faut reconnaître que nous avons la chance de travailler dans un cadre très attrayant.
Une vue plongeante sur Lyon et les alentours ainsi qu'un un parc verdoyant, cela n'est pas donné à tout le monde. Seuls les locaux sont un peu vétustes mais en cours de rénovation.
Je peux, sans hésiter, confirmer que nos élèves se sentent bien dans leur collège, tout comme leurs professeurs. Il y a bien des moments de tensions mais, fort heureusement, ils ne sont que temporaires.
Cette vue sur Lyon est bien agréable mais attire souvent nos élèves près des fenêtres. Combien de fois ai-je surpris pendant mes cours un élève admirant la vue plutôt que de m'écouter avec attention. Et lorsque mes élèves sont en contrôle, cette fois c'est à mon tour de me tenir au coin d'une fenêtre tentant vainement de deviner les minuscules voitures en contrebas...




mercredi 1 octobre 2008

Passage éclair

Il fallait bien marquer ce premier jour d'octobre par quelques mots...
Depuis la reprise des cours il y a maintenant presqu'un mois, je ne vois pas le temps passer. Et pourtant, nous avons déjà fait pas mal de choses. Les copies se sont amassées sur le bureau sans que je prenne trop de retard dans les corrections, les réunions de parents sont finies et, ma foi, se sont déroulées très calmement et les premiers conseils de classes s'annoncent déjà dans deux semaines.
Le hic dans tout ça est que mise à part le travail, je ne fais quasiment rien d'autre. Comme le disait Muriel Robin dans l'un de ses premiers sketches : "Bien sûr que j'ai une vie privée.... privée de tout !"
Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui manquent. Il faudrait que j'arrive à me dégager du temps pour sortir de nouveau, voir certains de mes amis à qui je n'ai pas donné de nouvelles depuis longtemps et, bien sûr, trouver de quoi soulager ma libido qui fait toujours le yoyo !
Je compte bien mettre à profit les vacances de Toussaint pour remédier à tout cela et reprendre enfin une vie sociale plus variée....